jeudi 16 avril 2009

Histoire de famille

Et voilà une fois de plus et ça faisait un petit moment (étrange) que l'on avait pas entendu parlé de la grande famille Eyadema. Remercions chaleureusement Kpatcha et son demi-frère Faure.
En effet, après la fête de l'Igname en 2007, il parraîtrait que Kpatcha est une nouvelle fois voulu faire un coup d'état contre son frère ces derniers jours. D'après ce qu'on peut lire, une fois de plus Faure aurait eu vent de cela avant sa réalisation et a une fois encore réagit au quart de tour. Ce coup-ci c'est Kpatcha et sa famille qui sont visés directement. Durant le nuit du 12-13 avril dernier, une force de gendarmerie soutenu quelques instants plus tard par la force d'intervention armée ont débarqué au domicile du Député RPT, ancien Ministre de l'intérieur et Président de la SASOF. Là, les gardes armés ont échangé des tirs nourris contre les assaillants. Quelques heures plus tard, Kpatcha est arrêté à la sortie de l'ambassade américaine (tien, encore eux, ça vous rappelle pas une histoire il y a plus de 40ans !!) pour le motif de tentative d'atteinte contre la sécurité de l'état. Plusieurs articles font état de cet évènement. D'un côté on peut lire les remarques pro-gouvernementales, de l'autre celles pro-oppositions. Les unes comme les autres sont déroutantes. Nous vous laissons les lire et vous faire votre propre idées là-dessus. En plus, un article peut être le plus neutre, comme la France n'a pas d'intérêt au Togo, euh ...



Lourdes charges contre Kpatcha Gnassingbé

Le député Kpatcha Gnassingbé, arrêté mercredi matin devant l'ambassade américaine, a été inculpé dans la soirée de "complot" et de "tentative d'attentat contre la sûreté de l'Etat". Dans un communiqué, le procureur de la république Robert Bakaï a indiqué que "les investigations ont révélé des indices graves et concordants impliquant l'honorable député comme organisateur" d'un complot.
"Une information a été ouverte pour tentative d'attentat contre la sûreté de l'Etat, groupement de malfaiteurs, rébellion, violences volontaires avec usage d'armes à feu, et complicité de violences volontaires", poursuit le procureur selon lequel Kpatcha Gnassingbé "est à la disposition de la justice".
Voici le communiqué du procureur de la république du Togo, Robert Bakaï
Suite aux coups de feu qui ont eu lieu dans la nuit du 12 au 13 avril 2009 entre la garde de l’honorable député Kpatcha Gnassingbé et les services de sécurité requis pour entendre les membres de son entourage soupçonnés d’être impliqués dans une tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat, les gendarmes ont poursuivi l’exécution des réquisitions du parquet.
Leurs investigations vont par la suite révéler des indices graves et concordants impliquant l’honorable député comme l’organisateur de ce complot.
Face à cette flagrance et conformément à l’article 53 alinéa 3 de la constitution, le président de l’Assemblée Nationale a été informé par nos soins.
Par réquisitoire introductif daté du 14 avril 2009, une information a été ouverte au troisième cabinet du juge d’instruction contre l’honorable député pour tentative d’attentat contre la sûreté de l’Etat, groupement de malfaiteurs, rébellion, violence volontaire avec usage d’arme à feu et complicité de violence volontaire. Informé de ce qu’un mandat d’arrêt était décerné contre lui, il s’est éclipsé, et s’est rendu dans une ambassade étrangère.
A l’heure actuelle, il a été appréhendé et est à la disposition de la justice.
Fait à Lomé, le 15 avril 2009, le procureur de la République
republicoftogo



Communiqué de presse Relatif à l’attaque du domicile du député Kpatcha Gnassingbé

Dans la matinée du lundi 13 avril 2009, les médias nationaux et internationaux ont diffusé l’information selon laquelle des éléments de la Force d’Intervention Rapide (FIR) des Forces Armées Togolaises (FAT) ont lancé la veille vers 22 heures, une ‘’attaque aux fusils d’assaut et aux armes de guerre’’ contre le domicile du député Kpatcha Gnassingbé, frère du Chef de l’Etat et ancien ministre de la Défense Nationale. Au cours du journal de la mi-journée du 13 Avril sur TVT, le Procureur de la République a donné lecture d’un communiqué qui explique ces événements par une procédure d’enquête préliminaire en cours suite à la découverte d’une « tentative d’atteinte contre la sûreté de l’Etat », dans laquelle serait impliqué Kpatcha Gnassingbé. ‘’Plusieurs personnes dont 05 officiers’’ des FAT seraient arrêtées. Selon le communiqué du procureur, des éléments de la gendarmerie qui se sont présentés au domicile de Kpatcha Gnassingbé, le dimanche 12 avril vers 22h, pour interroger des membres de « l’entourage » de celui-ci sur leur participation à un complot contre la sûreté de l’Etat, ont été accueillis par des coups de feu de sa garde rapprochée. Le même communiqué précise que c’est en réaction à cette « réponse musclée » de Kpatcha Gnassingbé que les forces de défense sont intervenues pour soutenir la gendarmerie. Selon les médias qui l’ont rencontré à son domicile ce même lundi après les évènements, le député Kpatcha Gnassingbé soutient que cette opération, conduite par le colonel Kandanga, commandant de la FIR, vise tout simplement à l’assassiner. En attendant d’en cerner les contours, l’opération militaire menée contre le député Kpatcha Gnassingbé par les FAT, suscite de la part de l’Union des forces de Changement (UFC), les observations suivantes : 1. Aucune disposition légale ne permet aux forces de sécurité de se présenter au domicile d’un citoyen à 22 heures, pour l’interroger. Il est inconcevable que le Procureur de la République prétende faire interpeller des personnes de l’entourage du député Kpatcha Gnassingbé au domicile de ce dernier en y envoyant la gendarmerie à une heure aussi tardive. 2. L’interpellation d’un citoyen, pour quelque motif que ce soit, est une opération de police judiciaire qui ne relève nullement de la compétence des FAT et encore moins de celle de la FIR. 3. M. Kpatcha Gnassingbé est député à l’Assemblée nationale et jouit d’une immunité parlementaire. Il ne saurait donc faire l’objet d’aucune procédure d’interrogation par la gendarmerie nationale tant que l’Assemblée nationale n’a pas procédé par un vote, à la levée de cette immunité. Au demeurant, l’Assemblée nationale n’a jamais été saisie d’une demande de levée de l’immunité du député Kpatcha Gnassingbé. 4. Le régime RPT s’est engagé, aussi bien au titre des 22 engagements que de l’APG, à rendre l’armée apolitique et républicaine. Malheureusement, force est de constater que ce régime continue d’impliquer des éléments de l’armée nationale dans le débat politique. En raison de ce qui précède, l’UFC demande à l’Assemblée nationale : 1) d’inscrire à l’ordre du jour de la session en cours, un débat sur la question de l’impunité et sur le respect de l’immunité parlementaire des députés ; 2) d’interpeller le ministre de la Défense Nationale pour éclairer la Représentation nationale sur les évènements de la nuit du 12 au 13 Avril 2009 ; 3) de mettre en place dans les plus brefs délais, une commission d’enquête parlementaire pour situer les responsabilités sur l’opération militaire des 12 et 13 Avril 2009. Cette affaire piteuse et lamentable met en évidence la persistance de l’insécurité entretenue par le régime RPT pour torpiller la préparation sereine de la prochaine présidentielle dans le but d’empêcher le véritable changement auquel aspire le peuple togolais. Elle traduit le refus du gouvernement de prendre à bras le corps, la question cruciale de l’impunité au Togo. Elle traduit également le manque total de volonté politique du gouvernement et du régime RPT de créer les conditions d’un règlement juste et durable de la crise qui mine notre pays. L’UFC considère que cette opération est le fait d’un régime en mal de légitimité qui s’emploie à déjouer des complots réels ou imaginaires pour intimider les populations et éliminer des adversaires politiques ainsi que des citoyens civils et militaires supposés favorables au changement démocratique. L’UFC constate que le régime RPT, fidèle à sa conception rétrograde de la politique, continue de recourir à la violence comme moyen de conquête et de conservation du pouvoir d’Etat. Elle dénonce les violations impunies et répétées des droits humains ainsi que la persistance des exécutions sommaires et extrajudiciaires perpétrées par ce régime. L’UFC déplore les morts et les blessés ainsi que les dégâts matériels occasionnés par cette attaque. Elle exprime ses condoléances aux familles éplorées ou affectées. Face aux manœuvres d’intimidation d’un régime aux abois, l’UFC appelle les populations togolaises à ne pas céder à la peur et à rester vigilantes et mobilisées.
Fait à Lomé, le 14 Avril 2009 Pour le Bureau National, Le Vice-Président Patrick Lawson
ufctogo



Le procureur de la République confirme l'arrestation de Kpatcha Gnassingbé

Le procureur de la République togolaisea a confirmé que Kpatcha Gnassingbé, député et frère du président togolais Faure, a été arrêté et qu'il est actuellement entre les la main de la gendarmerie. Suite aux échanges de tirs qui ont eu lieu dans la nuit du 12 au 13 avril 2009 entre la garde de Kpatcha Gnassingbé et les services de sécurité requis pour entendre les membres de son entourage soupçonnés d'être impliqués dans une tentative d'attentat contre la sûrté de l'Etat, les gendarmes ont poursuivi l'exécution des réquisitions du parquet, indique un communiqué du procureur lu mercredi soir à la télévision. Il est déclaré dans le communiqué que leurs investigations vont par la suite révéler des indices graves et concordants impliquant le député comme organisateur de ce complot. "Face à cette flagrance et conformément à l'article 53 alinéa 3 de la constitution, le président de l'Assemblée nationale a été informé par nos soins", poursuit le communiqué. Par réquisitoire introductif daté du 14 avril, une information a été ouverte au 3ème cabinet du juge d'instruction contre le député pour tentative d'attentat contre la sûrté de l'Etat, groupement de malfateurs, rebellion, violences volotaires avec usage d'armes à feu et complicité de violences volontaires, a souligué le communiqué. Selon un communiqué publié mercredi par l'ambassade des Etats- Unis au Togo, mercredi matin, Kpatcha Gnassingbé, s'est présenté à l'entrée de l'ambassade des Etats-Unis, cherchant à s'y refugier, mais l'ambassade ne lui a pas accordé de refuge.
icilome


Jejelaye

jeudi 13 novembre 2008

Debbasche fait des siennes

Dans un article publié dans la « Revue pour l’intelligence du monde », Charles Debbasch, ancien doyen de la Faculté d’Aix-Marseille et ancien ministre conseiller à la présidence du Togo, évoque le pays dans lequel il est arrivé au début des années 1990. Pas celui des années glorieuses pendant lesquelles le Togo était comparé à la Suisse ou à Monaco, mais celui de la « grande crise de légitimité, au bord de l’implosion au banc de la communauté internationale ».

Charles Debbasch retrace 15 années douloureuses avec enfin le bout du tunnel qui coïncide avec l’élection de Faure Gnassingbé et la mise en œuvre des réformes qui vont conduire à la fin des sanctions et à la reprise de la coopération internationale.
Ce témoignage poignant, retrace bien le positionnement de Charles Debbasch dans la vie politique togolaise.

"Je n’ai pas connu le Togo paisible des années quatre-vingt. Suisse de l’Afrique, destination préférée des touristes occidentaux. J’ai fréquenté le Togo des années quatre -vingt- dix enfoncé dans les miasmes d’une grande crise de légitimité, au bord de l’implosion au banc de la communauté internationale.

Je savais que s’y aventurer était risqué et qu’il y avait plus de coups à recevoir que de satisfecit à glaner. Mais, je savais aussi que je ne pouvais refuser de mettre la science apaisante du droit au service d’un peuple qui souffrait.

Alors que se heurtent la deux légitimités celle du Premier ministre Koffigoh investi par la Conférence Nationale et celle du Président Gnassingbé Eyadema élu par le peuple, je réussirai par un arbitrage à faire cohabiter les deux protagonistes de la crise. Ce succès m’enracinera au Togo et je n’arrêterai plus de me dépenser au service de cet Etat malade pour hâter sa guérison.

Le Togo a été mis au banc de la communauté internationale pour déficit démocratique. La suspension de la coopération le fragilise sévèrement. Il y a quelque injustice dans cet ostracisme. Nombre d’Etats africains sont dans une situation pire que celle du Togo. Mais seul le Togo est visé par Bruxelles. Il faut dès lors construire patiemment les outils de l’Etat de droit et mettre en place les instruments du pluralisme politique.

En 2004, le Togo prend à l’égard de l’UE 22 Engagements, Le pays se fixe comme objectifs la modernisation de son cadre politique par un renforcement des droits de l'homme et s’engage à organiser des élections législatives libres et transparentes.

Cette marche résolue vers la démocratie- un instant interrompue à la suite de la mort du Président Eyadema- reprend vite grâce à l’obstination du nouveau Président, Faure Gnassingbé.

En 2006, celui-ci obtient un important succès, la signature de L’Accord Politique Global et nomme un gouvernement d’union nationale.

L’organisation d’élections législatives pluralistes permet en 2007 la reprise totale de la coopération avec l’Union européenne.

Le Président Faure Gnassingbé procède d’un pas sage et mesuré pour réinsérer le Togo dans la communauté internationale. Si 2007 a permis le déblocage politique de la coopération, en 2008, s’amorce la reprise de la coopération avec les institutions financières internationales. La Banque mondiale et la République togolaise ont signé un important Protocole d’Accord.

Il s’agit d’un acte de confiance dans l’aptitude du pays à mettre en œuvre des réformes structurelles en matière de gouvernance et de transparence dans les secteurs du coton, du port, de l’énergie, des phosphates, financier, et dans la gestion des entreprises publiques, et des dépenses publiques Les réformes doivent avoir pour but de permettre un développement de la croissance. Par ailleurs un programme d’apurement de la dette engagée à l’égard des institutions financières internationales sera conduit avec l’aide de la Banque mondiale.

Le pays souffre d’une trop longue politique de sanctions. Les équipements publics sont dégradés, les finances publiques sont extrêmement fragiles. Les productions de phosphates et de coton se sont effondrées. Il y a pourtant un miracle togolais. Malgré les difficultés, les salaires ont toujours été régulièrement versés ; les écoles et les Universités ouvertes, la sécurité bien assurée, grâce à l’ardeur au travail et au sérieux de tous les Togolais.

C’est ce peuple uni malgré sa diversité, acharné au travail malgré les difficultés qui m’a attaché. Il suffit de se promener dans les petites rues de Lomé pour être frappé par la qualité du travail des Togolais. Toutes les couches de l’artisanat sont là au travail et réalisent des miracles avec des équipements vétustes. Menuisiers qui transforment de pauvres planches en meuble d’apparat, sculpteurs qui savent vous tirer d’un bloc de pierre des personnages que l’on dirait animés, tailleurs et brodeurs qui assemblent les étoffes pour donner à la rue de Lomé son image si colorée, coiffeuses qui assemblent à longueur de journées des tresses pour parer la coquetteries des femmes.

Et tout le commerce informel, du vendeur de cette presse togolaise si variée aux restaurateurs de rue qui avec des instruments de fortune produisent des mets succulents pour quelques francs. Sans oublier tous ces zemidjans, ces taxis motos si bruyants et encombrants mais qui permettent pourtant à tout un chacun de vaquer à ses occupations. En voila un justement, le conducteur porte sur ses genoux un enfant de deux ans un autre est serré contre lui derrière surveillé par sa mère qui tente de conserver sur ses genoux un téléviseur !

Voici sur le bas coté un petit espace inoccupé, un homme courbé presque cassé en deux y cultive quelques épis de mais et tout lopin de terre inoccupé dans la ville trouve son maraîcher. La politique de l’autosuffisance alimentaire prônée avec continuité par le président Eyadema a porté ses fruits. Le Togo est resté un pays agricole qu’illustre la richesse des marchés.

Dans ce panorama , on ne saurait oublier les intellectuels. Le Togo compte depuis des lustres les lettrés parmi les plus brillants de l’Afrique de l’Ouest. Il y a tant d’intelligences ici qu’elles n’arrêtent pas de se combattre et de s’exclure. Voila qui explique le foisonnement des journaux, l’émiettement des partis, le foisonnement des associations, la puissance des religions. sans oublier les sociétés plus ou moins secrètes de tous ordres,Le peuple togolais est mystique et il aspire à un avenir meilleur tout en souhaitant qu’il ne soit pas réservé à l‘au-delà.

La nuit tombe sur le Togo. C’est un instant magique où la civilisation retrouve la nature, où s’opère la fusion entre le réel et les forces mystérieuses qui guident le monde. La nuit est irrationnelle. Elle libère les pulsions, déchaîne les passions. C’est le moment où les esprits prennent leur revanche : ils terrassent les savants. Le jour croyait enfermer la vie dans ses règles. La nuit abolit la rigidité .Le monde y redevient fluide comme l’huile des palme .Tout est à réinventer, à recréer. L’homme se replonge dans la nature. Il redevient maître de son destin.

J’ai abandonné mon costume de conseiller présidentiel ; Je suis à présent dans un club de jazz tenant le clavier accompagné par mes chers amis musiciens. Les artistes togolais sont parmi les meilleurs au monde. Ils m’ont accepté dans leur univers et nous travaillons en harmonie.
La musique rassemble.

Je souhaite, avec beaucoup d’amour pour le Togo, que la politique ne divise plus les Togolaises et les Togolais."



Jejelaye