jeudi 3 juillet 2008

Mugabe ou l’histoire d’un délire fanatique


Comme beaucoup d’anciens dirigeants, Mugabe a commencé dans la rébellion contre l’oppression coloniale blanche et est devenu un symbole de liberté. Rappelons nous l’hommage de Bob Marley en écrivant la chanson « Zimbabwe » et son concert en 1980 pour l’indépendance du pays.
Maintenant comme tout le monde le sait, le pouvoir devient grisant et quand on est depuis 28 ans au pouvoir, on perd toute notion de la réalité du pays. Avec une inflation dont on ne peut même pas caractériser par un adjectif assez lourd, record mondial (on parle aujourd'hui de plusieurs millions de pour cent en taux annuel) ou on est dans une situation complètement surréaliste (L'espérance de vie est tombée à 36 ans). Imaginez vous acheter votre pain avec une valise de billets.

"Seul Dieu peut me retirer le pouvoir qu'il m'a donné", a prévenu le plus vieux chef d'Etat d'Afrique, 84 ans dont 28 à la tête du Zimbabwe.
Petit retour sur l'histoire avec un article de "Jeune Afrique" :
Né le 21 février 1924 dans le district rural pauvre de Zvimba (est de l'ex-Rhodésie), Robert Gabriel Mugabe a été éduqué dans le strict cadre de l'école missionnaire catholique, où cet élève exceptionnel, abandonné par son père à 10 ans, s'est forgé une identité de solitaire. Il finira ses études en Afrique du Sud où il rencontre nombre des futurs leaders régionaux de l'indépendance, puis en Tanzanie, avant d'enseigner en Zambie et au Ghana. Mugabe collectionnera au total sept diplômes universitaires, dont un master en droit obtenu en prison. A son retour au pays en 1960, le jeune homme s'engage dans la lutte contre le pouvoir blanc. En 1964, devenu secrétaire général de la Zanu, parti panafricaniste et maoïste, Mugabe est arrêté pour "subversion" et envoyé en prison. Il passe dix années en détention et en ressort pour prendre la tête de la lutte armée depuis le Mozambique. Elu en 1980 chef du gouvernement, après les accords d'indépendance de Lancaster House (1979), il mène d'abord une politique de santé et d'éducation considérée comme exemplaire et ménage les Blancs. Pendant dix ans, porté par une économie performante, le Zimbabwe est le chouchou des Occidentaux. L'espérance de vie passe de 56 à 64 ans et le pays se flatte des plus bas taux d'analphabétisme et de mortalité infantile d'Afrique. Aussi le monde choisit-il de fermer les yeux sur le massacre de milliers de "dissidents" dans la province du Matabeleland entre 1982 et 1985. Avec le référendum constitutionnel de février 2000, tout bascule. La violence déchaînée contre les fermiers blancs, sous la pression des vétérans de la guerre d'indépendance qui s'estiment oubliés, l'isole de ses anciens alliés occidentaux. Après sa réélection controversée en 2002, ceux-ci imposent des sanctions contre le régime. La réforme agraire le prive également des revenus essentiels des fermes commerciales, redistribuées à ses proches ou à de petits paysans sans qualification ni aide d'Etat.
(source Jeune Afrique)
Maintenant entre l'Europe et l'Union Africaine qui souhaite un gouvernement d'union avec Morgan Tsvangirai et Thabo Mbeki qui rejette cette solution, nul ne connait l'avenir de ce pays d'Afrique Australe qui s'effondre dans les abymes de l'économie mondiale.
A suivre