jeudi 13 novembre 2008

Debbasche fait des siennes

Dans un article publié dans la « Revue pour l’intelligence du monde », Charles Debbasch, ancien doyen de la Faculté d’Aix-Marseille et ancien ministre conseiller à la présidence du Togo, évoque le pays dans lequel il est arrivé au début des années 1990. Pas celui des années glorieuses pendant lesquelles le Togo était comparé à la Suisse ou à Monaco, mais celui de la « grande crise de légitimité, au bord de l’implosion au banc de la communauté internationale ».

Charles Debbasch retrace 15 années douloureuses avec enfin le bout du tunnel qui coïncide avec l’élection de Faure Gnassingbé et la mise en œuvre des réformes qui vont conduire à la fin des sanctions et à la reprise de la coopération internationale.
Ce témoignage poignant, retrace bien le positionnement de Charles Debbasch dans la vie politique togolaise.

"Je n’ai pas connu le Togo paisible des années quatre-vingt. Suisse de l’Afrique, destination préférée des touristes occidentaux. J’ai fréquenté le Togo des années quatre -vingt- dix enfoncé dans les miasmes d’une grande crise de légitimité, au bord de l’implosion au banc de la communauté internationale.

Je savais que s’y aventurer était risqué et qu’il y avait plus de coups à recevoir que de satisfecit à glaner. Mais, je savais aussi que je ne pouvais refuser de mettre la science apaisante du droit au service d’un peuple qui souffrait.

Alors que se heurtent la deux légitimités celle du Premier ministre Koffigoh investi par la Conférence Nationale et celle du Président Gnassingbé Eyadema élu par le peuple, je réussirai par un arbitrage à faire cohabiter les deux protagonistes de la crise. Ce succès m’enracinera au Togo et je n’arrêterai plus de me dépenser au service de cet Etat malade pour hâter sa guérison.

Le Togo a été mis au banc de la communauté internationale pour déficit démocratique. La suspension de la coopération le fragilise sévèrement. Il y a quelque injustice dans cet ostracisme. Nombre d’Etats africains sont dans une situation pire que celle du Togo. Mais seul le Togo est visé par Bruxelles. Il faut dès lors construire patiemment les outils de l’Etat de droit et mettre en place les instruments du pluralisme politique.

En 2004, le Togo prend à l’égard de l’UE 22 Engagements, Le pays se fixe comme objectifs la modernisation de son cadre politique par un renforcement des droits de l'homme et s’engage à organiser des élections législatives libres et transparentes.

Cette marche résolue vers la démocratie- un instant interrompue à la suite de la mort du Président Eyadema- reprend vite grâce à l’obstination du nouveau Président, Faure Gnassingbé.

En 2006, celui-ci obtient un important succès, la signature de L’Accord Politique Global et nomme un gouvernement d’union nationale.

L’organisation d’élections législatives pluralistes permet en 2007 la reprise totale de la coopération avec l’Union européenne.

Le Président Faure Gnassingbé procède d’un pas sage et mesuré pour réinsérer le Togo dans la communauté internationale. Si 2007 a permis le déblocage politique de la coopération, en 2008, s’amorce la reprise de la coopération avec les institutions financières internationales. La Banque mondiale et la République togolaise ont signé un important Protocole d’Accord.

Il s’agit d’un acte de confiance dans l’aptitude du pays à mettre en œuvre des réformes structurelles en matière de gouvernance et de transparence dans les secteurs du coton, du port, de l’énergie, des phosphates, financier, et dans la gestion des entreprises publiques, et des dépenses publiques Les réformes doivent avoir pour but de permettre un développement de la croissance. Par ailleurs un programme d’apurement de la dette engagée à l’égard des institutions financières internationales sera conduit avec l’aide de la Banque mondiale.

Le pays souffre d’une trop longue politique de sanctions. Les équipements publics sont dégradés, les finances publiques sont extrêmement fragiles. Les productions de phosphates et de coton se sont effondrées. Il y a pourtant un miracle togolais. Malgré les difficultés, les salaires ont toujours été régulièrement versés ; les écoles et les Universités ouvertes, la sécurité bien assurée, grâce à l’ardeur au travail et au sérieux de tous les Togolais.

C’est ce peuple uni malgré sa diversité, acharné au travail malgré les difficultés qui m’a attaché. Il suffit de se promener dans les petites rues de Lomé pour être frappé par la qualité du travail des Togolais. Toutes les couches de l’artisanat sont là au travail et réalisent des miracles avec des équipements vétustes. Menuisiers qui transforment de pauvres planches en meuble d’apparat, sculpteurs qui savent vous tirer d’un bloc de pierre des personnages que l’on dirait animés, tailleurs et brodeurs qui assemblent les étoffes pour donner à la rue de Lomé son image si colorée, coiffeuses qui assemblent à longueur de journées des tresses pour parer la coquetteries des femmes.

Et tout le commerce informel, du vendeur de cette presse togolaise si variée aux restaurateurs de rue qui avec des instruments de fortune produisent des mets succulents pour quelques francs. Sans oublier tous ces zemidjans, ces taxis motos si bruyants et encombrants mais qui permettent pourtant à tout un chacun de vaquer à ses occupations. En voila un justement, le conducteur porte sur ses genoux un enfant de deux ans un autre est serré contre lui derrière surveillé par sa mère qui tente de conserver sur ses genoux un téléviseur !

Voici sur le bas coté un petit espace inoccupé, un homme courbé presque cassé en deux y cultive quelques épis de mais et tout lopin de terre inoccupé dans la ville trouve son maraîcher. La politique de l’autosuffisance alimentaire prônée avec continuité par le président Eyadema a porté ses fruits. Le Togo est resté un pays agricole qu’illustre la richesse des marchés.

Dans ce panorama , on ne saurait oublier les intellectuels. Le Togo compte depuis des lustres les lettrés parmi les plus brillants de l’Afrique de l’Ouest. Il y a tant d’intelligences ici qu’elles n’arrêtent pas de se combattre et de s’exclure. Voila qui explique le foisonnement des journaux, l’émiettement des partis, le foisonnement des associations, la puissance des religions. sans oublier les sociétés plus ou moins secrètes de tous ordres,Le peuple togolais est mystique et il aspire à un avenir meilleur tout en souhaitant qu’il ne soit pas réservé à l‘au-delà.

La nuit tombe sur le Togo. C’est un instant magique où la civilisation retrouve la nature, où s’opère la fusion entre le réel et les forces mystérieuses qui guident le monde. La nuit est irrationnelle. Elle libère les pulsions, déchaîne les passions. C’est le moment où les esprits prennent leur revanche : ils terrassent les savants. Le jour croyait enfermer la vie dans ses règles. La nuit abolit la rigidité .Le monde y redevient fluide comme l’huile des palme .Tout est à réinventer, à recréer. L’homme se replonge dans la nature. Il redevient maître de son destin.

J’ai abandonné mon costume de conseiller présidentiel ; Je suis à présent dans un club de jazz tenant le clavier accompagné par mes chers amis musiciens. Les artistes togolais sont parmi les meilleurs au monde. Ils m’ont accepté dans leur univers et nous travaillons en harmonie.
La musique rassemble.

Je souhaite, avec beaucoup d’amour pour le Togo, que la politique ne divise plus les Togolaises et les Togolais."



Jejelaye

jeudi 3 juillet 2008

Mugabe ou l’histoire d’un délire fanatique


Comme beaucoup d’anciens dirigeants, Mugabe a commencé dans la rébellion contre l’oppression coloniale blanche et est devenu un symbole de liberté. Rappelons nous l’hommage de Bob Marley en écrivant la chanson « Zimbabwe » et son concert en 1980 pour l’indépendance du pays.
Maintenant comme tout le monde le sait, le pouvoir devient grisant et quand on est depuis 28 ans au pouvoir, on perd toute notion de la réalité du pays. Avec une inflation dont on ne peut même pas caractériser par un adjectif assez lourd, record mondial (on parle aujourd'hui de plusieurs millions de pour cent en taux annuel) ou on est dans une situation complètement surréaliste (L'espérance de vie est tombée à 36 ans). Imaginez vous acheter votre pain avec une valise de billets.

"Seul Dieu peut me retirer le pouvoir qu'il m'a donné", a prévenu le plus vieux chef d'Etat d'Afrique, 84 ans dont 28 à la tête du Zimbabwe.
Petit retour sur l'histoire avec un article de "Jeune Afrique" :
Né le 21 février 1924 dans le district rural pauvre de Zvimba (est de l'ex-Rhodésie), Robert Gabriel Mugabe a été éduqué dans le strict cadre de l'école missionnaire catholique, où cet élève exceptionnel, abandonné par son père à 10 ans, s'est forgé une identité de solitaire. Il finira ses études en Afrique du Sud où il rencontre nombre des futurs leaders régionaux de l'indépendance, puis en Tanzanie, avant d'enseigner en Zambie et au Ghana. Mugabe collectionnera au total sept diplômes universitaires, dont un master en droit obtenu en prison. A son retour au pays en 1960, le jeune homme s'engage dans la lutte contre le pouvoir blanc. En 1964, devenu secrétaire général de la Zanu, parti panafricaniste et maoïste, Mugabe est arrêté pour "subversion" et envoyé en prison. Il passe dix années en détention et en ressort pour prendre la tête de la lutte armée depuis le Mozambique. Elu en 1980 chef du gouvernement, après les accords d'indépendance de Lancaster House (1979), il mène d'abord une politique de santé et d'éducation considérée comme exemplaire et ménage les Blancs. Pendant dix ans, porté par une économie performante, le Zimbabwe est le chouchou des Occidentaux. L'espérance de vie passe de 56 à 64 ans et le pays se flatte des plus bas taux d'analphabétisme et de mortalité infantile d'Afrique. Aussi le monde choisit-il de fermer les yeux sur le massacre de milliers de "dissidents" dans la province du Matabeleland entre 1982 et 1985. Avec le référendum constitutionnel de février 2000, tout bascule. La violence déchaînée contre les fermiers blancs, sous la pression des vétérans de la guerre d'indépendance qui s'estiment oubliés, l'isole de ses anciens alliés occidentaux. Après sa réélection controversée en 2002, ceux-ci imposent des sanctions contre le régime. La réforme agraire le prive également des revenus essentiels des fermes commerciales, redistribuées à ses proches ou à de petits paysans sans qualification ni aide d'Etat.
(source Jeune Afrique)
Maintenant entre l'Europe et l'Union Africaine qui souhaite un gouvernement d'union avec Morgan Tsvangirai et Thabo Mbeki qui rejette cette solution, nul ne connait l'avenir de ce pays d'Afrique Australe qui s'effondre dans les abymes de l'économie mondiale.
A suivre

dimanche 1 juin 2008

Petite information

Sans aucunes démarches argumentatives, je préfére laisser ceta article tel quel :

"Crise alimentaire mondiale : l’inquiétude des Togolais
Un grand panier vide en équilibre sur la tête, la vieille dame joue des coudes pour s'approcher de l'Office de sécurité alimentaire du Togo (Osat) installé au beau milieu d'un marché de Lomé: c'est la bousculade pour obtenir du maïs vendu moins cher par l'Etat. Car le prix du marché de cet aliment de base des Togolais a littéralement explosé en six mois: le prix du bol de 2,5 kg de maïs a triplé, passant de 250 à 750 F.CFA (0,35 à 1,07 euro).Comme la plupart des pays africains, le Togo est frappé par la valse des étiquettes sur les produits de base, de 50 à 200%, alors que les salaires n'ont pas suivi.Le sac de riz de 25 kg est ainsi passé de 12.000 à 16.500 F.CFA (17,17 à 23,61 euros), le lait concentré (400 g) de 400 à 500 F.CFA (0,57 à 0,71 euro) et le sucre (500 g) de 300 à 450 F.CFA (0,42 à 0,64 euro).Visiblement, l'Etat ne peut pas faire grand chose. "Dans l'état actuel de notre économie, le gouvernement ne peut pas appliquer de mesures fiscales. De toute façon, l'expérience a montré dans d'autres pays que cela n'a rien changé à la vie des populations", affirme le ministre des Finances Adji Ayassor."Notre pays est malade, nous devons faire attention. De telles mesures vont fragiliser le budget de l'Etat", ajoute-t-il.Face à la valse des étiquettes, les responsables du ministère du Commerce ont commencé à tenter de réactiver un système de contrôle des prix qui n'est plus opérationnel depuis des années."Certains opérateurs économiques profitent de la situation pour spéculer. Nous sommes vraiment débordés et je me demande si l'Etat peut encore faire quelque chose, après les fonds engloutis dans les produits pétroliers et le gaz domestique", confie un cadre de ce ministère.De janvier à avril, l'Etat a en effet décaissé 10 milliards de F.CFA (14,3 millions d'euros) pour subventionner les produits pétroliers, et prévoit 7 milliards de F.CFA (10 millions d'euros) supplémentaires pour la période mai-juillet.Même chose pour le gaz domestique: les autorités ont déboursé environ 700 millions de F.CFA (1 million d'euros) de subventions de janvier à avril.L'Etat a mis en place le 7 mai une commission composée des représentants du patronat, des syndicats et d'associations des consommateurs chargée de faire des propositions, mais la tâche s'avère ardue."Le travail n'est pas facile. Nous allons déposer notre rapport avant fin juin", confie un responsable de cette commission.Non loin de la vieille dame au panier vide, une vendeuse de bouillie de mil est assise à même le sol: "nous n'avons jamais connu ça, à ce train-là, nous allons mourir de faim un jour".
Publié le 29 May 2008.republicoftogo"

Tout ça donne à réfélchir

vendredi 15 février 2008

Toujours dans le risible

C'est tellement facile pour un Gnassingbé :

Par décision de la Cour ConstitutionnelleLe député Kpatcha Gnassingbé retourne au Parlement

Saisie la veille par lettre de transmission du président de l’Assemblée nationale tendant à retrouver un siège auquel il a été renoncé, la Cour Constitutionnelle a rendu le 14 février 2008 la décision N°E-001/08: «considérant que la démission du poste de Directeur général de la SAZOF met fin à l’incompatibilité qui frappait M. Kpatcha Gnassingbé; que par lettre en date du 12 février 2008, adressée au président de l’Assemblée nationale, il a exprimé sa volonté de reprendre son siège de député (...) M. Kpatcha Gnassingbé retrouve de plein droit son siège de député à l’Assemblée nationale».Ainsi, désigné conformément à l’article 192 du code électoral, le candidat Dossim Assang doit devoir laisser de nouveau ce siège du RPT dans la Kozah.Pour cause d’incompatibilité, Kpatcha Gnassingbé avait le 26 novembre 2007 renoncé à son mandat de député.Selon l’article 203 alinéa 5 du code électoral, lorsque cesse la cause d’incompatibilité, le député retrouve de plein droit ses fonctions.

source : republicoftogo.com

mardi 15 janvier 2008

Constitution du Togo

PREAMBULE

Nous, PEUPLE Togolais, nous plaçant sous la protection de Dieu,

  • Conscient que depuis son accession à la souveraineté internationale le 27 avril 1960, le Togo, notre pays a été marqué par de profondes mutations sociopolitiques dans sa marche vers le progrès,
  • conscient de la solidarité qui nous lie à la communauté internationale et plus particulièrement aux peuples africains,
  • décidé à bâtir un Etat de Droit dans lequel les droits fondamentaux de l'Homme, les libertés publiques et la dignité de la personne humaine doivent être garantis et protégés,
  • convaincu qu'un tel Etat ne peut être fondé que sur le pluralisme politique, les principes de la Démocratie et de la protection des Droits de l'Homme tels que définis par le Charte des Nations Unis de 1945, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 et les Pactes Internationaux de 1966, la Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples adoptée en 1981 par l'Organisation de l'Unité Africaine,
  • proclamons solennellement notre ferme volonté de combattre tout régime politique fondé sur l'arbitraire, la dictature, l'injustice,
  • affirmons notre détermination à coopérer dans la paix, l'amitié et la solidarité avec tous les peuples du monde épris de l'idéal démocratique, sur la base des principes d'égalité, de respect mutuel et de la souveraineté,
  • nous engageons résolument à défendre la cause de l'Unité Nationale, de l'Unité africaine et à œuvrer à la réalisation de l'intégration sous-régionale et régionale,
  • approuvons et adoptons, solennellement, la présente Constitution comme Loi Fondamentale de l'Etat dont le présent préambule fait partie intégrante.

  • Adoptée par référendum le 27 septembre 1992.

    Promulguée le 14 octobre 1992.

    Révisée par la loi n°2002-029 du 31 décembre 2002


Jejelaye

Pas de chance (lire Kpatcha), le gros court sur patte

Qu’est-ce qui fait courir Kpatcha Gnassingbé d’hôpitaux en hôpitaux ?

Kpatcha Gnassingbé est le chef des milices qui ont semé la terreur dans la population lors des élections d’avril 2005. En plus, il est actuellement ministre de la Défense dans le gouvernement Kodjo-Faure dont il est en fait le véritable chef d’orchestre. Son nom est cité dans les rapports (ONU, LTDH, Amnesty International) relatifs aux crimes contre l’humanité commis lors des élections du 24 avril 2005. Il ne serait pas étonnant de voir son nom figurer dans des dossiers portés devant les instances judiciaires. Beaucoup de Togolais ignorent en réalité qui est véritablement Kpatcha Gnassingbé.

Kpatcha Gnassingbé est né très probablement en 1968. Son frère jumeau Toyi dirige actuellement « Les Grands Moulins du Togo ». Tous deux ont fait le fameux Collège militaire de Tchitchao (CMT). En classe de seconde, en 1988-1989, Kpatcha Gnassingbé est exclu de cet établissement, alors commandé par les coopérants militaires français, pour insuffisance scolaire, indiscipline notoire, commérage et trafic d’influence. N’eût été l’intervention de son père, il n’aurait jamais été accepté, car il présentait deux handicaps majeurs. D’une part sa surcharge pondérale (130 kg sur la balance à 20 ans!) le rendait inapte au service des armes et d’autre part ses résultats scolaires étaient très médiocres.

A la suite de ses déboires au CMT, Kpatcha Gnassingbé prend le chemin de l’aventure : après trois années de galère de luxe en Grande Bretagne puis en France, il rentre au pays en s’autodécernant le titre de « docteur ». Docteur en quelle spécialité ? Anglais ? Mais nous savons Kpatcha incapable de prononcer un traitre mot dans la langue de Shakespeare. En sciences économique ? La situation catastrophique de la SAZOF dont il est le directeur, de la SOTOCO dont il préside le conseil d’administration, du port de Lomé qu’il contrôle à distance avec ses réseaux mafieux, montre à suffisance qu’il n’a aucune notion élémentaire de gestion. En quoi donc Kpatcha est-il docteur ? Probablement dans le maniement du kpatchan et du gourdin clouté où il excelle. Il est aussi excellent dans le chantage, la menace et l’intimidation des officiers supérieurs et des personnes qui s’opposent ou refusent de collaborer avec le Clan.

Dans les représentations des Togolais, l’embonpoint renvoie aux signes extérieurs d’opulence, de santé, de puissance. Mais dans le cas de Kpatcha, la réalité est plutôt cruelle qui le conduit à chercher remède à la chose. En effet, l’été 2005 il était à l’Hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, l’automne suivant en Chine. Il est de nouveau annoncé à Paris dans le cadre d’une visite privée devant le conduire encore une fois à l’Hôpital américain. De quoi souffre donc l’homme fort de Lomé pour courir ainsi d’hôpitaux en hôpitaux ?

Kpatcha Gnassingbé :
Age : 38 ans
Poids : 213 kg
Taille : 1,70 m
Signe clinique : obésité sévère et morbide

L’obésité est une maladie nutritionnelle, chronique, évolutive et sans tendance spontanée à la guérison. Elle est devenue un problème de santé publique dans les pays riches et développés. Dans les pays du Sud, elle touche le plus souvent la nomenklatura qui vit dans une aisance sociale insolente. Au Togo, sont concernés les « étoilés », les « galonnés », et les douaniers véreux, les membres de gouvernement, la mafia active, etc. Cette maladie est due à plusieurs facteurs comportementaux, psychologiques, sociaux et à des prédispositions génétiques. Elle provoque ou aggrave un grand nombre de pathologies associées et entraîne une surmortalité précoce élevée.

Pour ce qui est de Kpatcha Gnassingbé, le facteur psycho-éthologique est déterminant. En effet, comment comprendre qu’un individu sensé puisse ingurgiter au petit déjeuner quatre bons poulets ? Ce que n’oserait probablement pas un ogre. Ses nombreuses maîtresses commèrent en ville au sujet de sa boulimie sexuelle qu’il est incapable de satisfaire. C’est que l’obésité de Kpatcha est précoce, remontant à son enfance où les signes précurseurs étaient évidents : 130 kg à 20 ans disons-nous! L’obésité sévère se lit aujourd’hui chez Kpatcha par :

- une mauvaise répartition du tissu adipeux qui lui donne un aspect d’androïde : confusion de la tête et du cou par exemple, démarche d’un robot japonais, etc.,

- des complications mécaniques, notamment des ostéoarticulaires qui rendent la locomotion difficile ; des apnées du sommeil (ronflements lourds, somnolence diurne fréquente, fatigue, troubles de la mémoire et de l’attention) ; des insuffisances et des difficultés respiratoire et cardiaque,

- des complications métaboliques et hémodynamiques qui s’observent même dans les obésités modérées et tout particulièrement dans les obésités viscérales, les plus dangereuses, où elles s’associent pour former le syndrome métabolique (troubles de la glycorégulation, dyslipidémie, hypertension artérielle, troubles de la coagulation, hyperuricémie). A ce tableau déjà éloquent vient s’ajouter l’hyperinsulinisme dont les conséquences sont l’athérosclérose et des accidents vasculaires. Les complications principales de l’obésité sévère auxquelles Kpatcha Gnassingbé est confronté peuvent être résumées dans le tableau synoptique suivant :

Complications métaboliques
- diabète
- goutte
- insulinorésistance

Complications cardiovasculaires
- hypertension artérielle
- coronaropathies
- accident vasculaire cérébrale
- thromboses veineuses

Complications respiratoires
- insuffisance respiratoire
- apnée du sommeil

Complications ostéoarticulaires
- gonarthrose
- coxarthrose
- lombalgie

Complications digestives
- hernie hiatale
- lithiase biliaire

Cancers
- prostate

Complications psychosociales
- diminution de la qualité de vie
- dépression

Complications rénales
- protéinurie

Autres
- augmentation du risque opératoire

Au cours de ses différents séjours hospitaliers, voici les examens que Kpatcha Gnassingbé a dû subir. Ils sont de deux types : une évaluation clinique et des explorations paracliniques.

- L’évaluation clinique se compose des mesures des paramètres morphométriques et d’un examen clinique complet.
- Les explorations paracliniques se déclinent ainsi :
- d’examens biologiques de base (glycémies à jeun et post-prandiales, bilan lipidique, hyperuricémie, ECG) ,
- d’examens respiratoires (EFR, oxymétrie nocturne, polysomnographie),
- des examens cardio-vasculaires (Holter, échographies, scintigraphies, épreuves d’effort).

Au regard de ce qui précède, le tableau apparaît sombre pour Kpatcha Gnassigbé. Dans le Clan, ses frères et demi-frères peuvent d’ores et déjà se préparer au lévirat. Cependant l’espoir est permis s’il comprend que la vie est sacrée, la sienne comme celle des autres. Il devrait prendre soin de lui et surtout respecter la vie des autres. Il faut qu’il prenne conscience que la finitude humaine est inéluctable. Même si à travers sa progéniture l’homme croit proroger son existence, celle-ci n’a de sens que dans le regard de l’autre. Il est paradoxal de voir Kpatcha Gnassingbé courir les hôpitaux du monde pour recouvrer la vie, alors que dans le même temps, il supprime celle des autres, avec cruauté et sans pitié dans son pays.

Bordeaux, le 19 mars 2006
Waste Aregba, Bordeaux
Comi M. Toulabor, Bordeaux


Jejelaye

lundi 7 janvier 2008

KENYA

Le Kenya, un pays d'Afrique que tout le monde pensait stable avec son tourisme, sa dynamique economique, sa reussite sportive.

Mais voila, la politique aura une fois de plus eu raison de la raison.

Le 27 decembre dernier, les kenyant devaient elire leur nouveau President. A l'issu de ces elections c'est Mwai Kibaki (President depuis 2002) qui sort vainqueur du scrutin. Son opposant Raila Odinga s'insurge contre cette victoire qu'il qualifie de volee.

C'est alors que des affrontements meurtriers explosent au coeur du pays entre les forces de l'ordre et les opposants au pouvoir vole. Il y a plus de 600 morts depuis les elections et des viols a repetitions. L'acces au pays est hautement rique, ce qui pause probleme a l'acces humanitaire.

Maintenant le President Kibaki propose a son opposant Odinga un partage des pouvoirs, au debut refuser par l'opposant, accepte aujourd'hui : "Je n'ai pas de problème avec un partage du pouvoir. Mais je veux qu'il soit su que le problème est la désignation du vainqueur de ces élections", a déclaré M. Odinga dans un entretien à la BBC."Nous ne sommes pas assoiffés de pouvoir (...) Nous voulons un règlement négocié qui apportera une solution durable à ce problème", avait auparavant déclaré M. Odinga lors d'une conférence de presse.

Et avec la venue de John Kufuor President du Ghana et de l'Union Africaine en tant que mediateur au Kenya, la suite des evenements apparait aujourd'hui sous un meilleur jour.

La question a se poser est la suivante :
L'Afrique est elle faite pour une democratie et un capitalisme a occidentale ou les organisations internationales ne devraient elles pas laisser libre ce continent de choisir et de creer sa propre organisation politique et economique?


Jejelaye